On ne sait pas trop. Ce que le récit assure, c’est qu’il a moins de 37 ans (Sarah meurt plus tard à 127 ans et elle a 90 ans lors de sa naissance) et qu’il a déjà été sevré.
La compréhension chrétienne classique imagine Isaac plutôt comme un enfant ou un jeune adolescent (dans l’iconographie, c’est ce qu’on voit par exemple chez Le Caravage ou chez Rembrandt).
Mais une ligne minoritaire constante évoque la possibilité qu’il soit adulte. Certains pères de l’Eglise lui donnent 33 ans, déployant le lien entre la ligature d’Isaac et la passion du Christ (on retrouve cela pas mal dans l’iconographie de la fin du Moyen Age et du début de la Renaissance, par exemple dans les vitraux des églises de l’est de la France).
Du côté du judaïsme, le Talmud lui donne 37 ans (situant donc la ligature juste avant son mariage). Mais il y a aussi des lignes minoritaires dans le judaïsme ancien, comme le témoigne le fait que Flavius Josèphe lui donne 25 ans.
Le débat est structuré autour de la compréhension de deux termes différents.
– en Gn 22,5 dans la prise de parole d’Abraham à ses serviteurs « moi et le garçon », « moi et l’enfant » ou « moi et le jeune homme » dans la plupart des traductions françaises. C’est un terme rare (environ 10 occurrences dans l’AT) utilisé également pour désigner Benjamin en Gn 44, et Samuel dans les deux premiers chapitres du premier livre de Samuel.
– en Gn 22,12 l’intervention de l’ange: « l’enfant » ou « le jeune homme » dans la plupart des traductions françaises. C’est un terme plus courant (70 occurrences) dans des contextes différents, par exemple en Gn 21, quand Dieu entend les pleurs d’Ismaël, ou encore une fois Samuel présenté au temple (a priori de très jeunes enfants), mais aussi des endroits ou c’est probablement de jeunes adultes (par exemple un des geôliers de Samson en Juge 16).
