Dieu étant invisible, il lui faut se matérialiser d’une façon ou d’une autre pour que nous, les hommes, nous puissions l’appréhender. De ce point de vue, il a besoin (ou plutôt, les hommes ont besoin) de messagers. Dans la Bible le mot messager (malak) est justement la présence de Dieu rendue visible à nos yeux par un être (humain, spirituel…). Mais de toutes façons, c’est Dieu ! Dieu qui inspire et qui conduit cet être.
Dans les textes les plus antiques, la distinction est assez floue entre la présence de Dieu lui-même et celle d’un « messager » (=malak=ange). Au buisson ardent, on parle bien de Dieu lui-même, et pourtant quand Saint Etienne raconte l’épisode (Actes 7) il parle d’un « ange ».
Ce qu’on peut retenir avec certitude, c’est que ces 3 voyageurs (que ce soit Dieu et 2 anges, 3 anges ou la Trinité) représentent Dieu ! La révélation apportée par la venue de Jésus donne un surplus de sens et de précision: Dieu fait connaître qu’il est un Dieu en 3 personnes, Père, Fils et Esprit… Mais dire que Dieu et 2 anges se trouvent à Mambré n’est pas faux, et d’une certaine manière, en disant ça, on se laisse mener par la progressivité de la Révélation à travers l’histoire du salut racontée dans la Bible. Pour finir, même la notion de Trinité reste « approximative » en termes de connaissance de Dieu par rapport à ce que nous comprendrons réellement “quand nous le verrons face à face” comme dit saint Paul. Dieu reste plus grand que tout ce que nous pouvons comprendre.